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Une balade organisée par les Drailles de la Mémoire

 

 

Beaucoup de monde (une cinquantaine de personnes) au départ d'un parcours qui conduira les marcheurs de la calanque de Port-Miou à l'auberge de la jeunesse, puis à Port-Pin et à la pointe de la Cacaù.

 

Un grand merci à nos guides dont les explications ont passionné l'auditoire: à André Jayne, notre Président, qui a fourni d'amples renseignements sur le travail de la pierre et sur les rivières souterraines, tout en émaillant ses propos de nombreuses anecdotes ; à Serge Jourdan, éminent spécialiste de botanique, féru de géologie et d'histoire locale ; à Roberto Turetta, grand connaisseur de  la flore méditerranéenne ; à Claude Nardelli qui a livré le fruit de ses recherches aux archives.  

 

La promenade a permis de comprendre comment l'homme a su utiliser les ressources de la nature et de retrouver l'impact de cette exploitation séculaire sur les paysages. Et tout d'abord, la richesse la plus rare et la plus précieuse de nos régions méditerranéennes : l'eau. Sur le parcours, la présence de plusieurs puits (dont celui de la Fontasse), une citerne couverte de récupération des eaux (500m3), un abreuvoir pour les animaux rappellent qu'elle est un élément vital sur ces terres arides.                 

 

Mais parfois, l'eau échappe à l'homme et coule à plusieurs centaines de mètres sous terre, empruntant des circuits inconnus pour finalement se jeter à la mer ; ainsi la rivière souterraine de Port-Miou dont on connaît quelques points de passage matérialisés sur le parcours.

 

L'extraction de la pierre qui remonte à l'Antiquité, mais devenue intensive surtout à partir du XVIII ème siècle pour décliner ensuite au XX ème, a laissé des traces partout dans le paysage : blocs taillés d'une carrière abandonnée envahie par la garrigue sur le sentier qui mène à La Fontasse, ou grandes roches plates en bancs superposés qui plongent vers la mer et laissent imaginer les fronts de taille, ou encore, plus loin, de magnifiques blocs jamais transportés qui s'offrent à la vue des promeneurs.

 

La pierre fut utilisée pour construire une multitude d'édifices non seulement en Provence mais aussi à l'étranger et la disparition progressive des carrières fut accélérée par la concurrence du ciment et de la chaux produits industriellement. La calanque de Port-Miou porte, quant à elle, les cicatrices de l'exploitation de ses flancs au cours du XXème siècle, suite à l'achat de celle-ci par l'industriel belge Ernest Solvay, inventeur d'un procédé de fabrication de la soude à partir du calcaire. Les trémies nombreuses encore, présentes le long du rivage, rappellent que le transport se faisait par voie maritime.

 

Dans l'espace découvert au cours de cette balade, plusieurs arbustes typiquement méditerranéens ont été identifiés : le sumac de corroyeurs, utilisé pour la teinture des filets, le pistachier lentisque pour l'huile, et l'amélanchier pour les nasses des pêcheurs. Les pins, pour leur part, fournissaient une ressource aujourd'hui délaissée à partir de leur résine, récoltée dans des pots spéciaux, qui coulait le long de profondes saignées faites sur l'écorce, encore visibles de nos jours : le gemmage , dont Serge Jourdan a expliqué les techniques.   

 

Au passage,  quelques plantes rencontrées comme les vendangeuses et la criste.

 

Le circuit a fait découvrir à certains l'Auberge de la Jeunesse de La Fontasse dont l'existence remonte à 1946. Le site a été classé en 1975 et acheté par le Conservatoire du Littoral. L'intérieur est très accueillant et la vue sur le Cap Canaille est époustouflante. Le lieu ne dispose ni d'eau, ni d'électricité. Après l'incendie de 1990, quatre-vingt oliviers ont été plantés devant l'auberge.

 

La journée a pris fin à Port-Miou autour d'un goûter convivial. Les participants sont repartis ravis d'avoir vu avec un regard nouveau le patrimoine local.

 

Yveline Paret.

A la découverte des hauts de Port-Miou et de La Cacaù

 

Samedi 19 septembre 2015

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