top of page

Les métiers disparus ou en voie de disparition de nos ancêtres

 

Conférence du 14 mai 2013 

Page 1/2

Jean-Louis PRAT, membre des Drailles de la Mémoire, collectionneur et expert en outils anciens, vous parle des outils qui servaient à nos ancêtres pour exercer leurs métiers.

 

Métiers, outils et échoppes qui, avec l'évolution et la modernisation, disparaissent peu à peu de nos villes et de nos campagnes.

Cliquez sur les images pour agrandir

Jean Louis PRAT

Depuis plus de quarante ans je me passionne pour les vieux outils mais aussi pour les métiers, les hommes et les femmes qui les ont pratiqués.

 

De nombreuses conférences m'ont amené à faire partager cette passion qui nous fait découvrir la vie de nos ancêtres et l'évolution de nos sociétés.

 

Etre attiré comme un aimant par ces outils, "cette ferraille", dont beaucoup se débarrasse sans chercher à connaître ou à percevoir  la petite flamme qui reste à jamais brûlante depuis que le forgeron leur a donné la vie en transformant la matière en ustensile unique, rassembler et remettre en état des objets anciens c'est cela être un collectionneur, c'est aussi sauver une partie de notre passé culturel. La vigilance du passionné évite qu'une partie de notre patrimoine disparaisse. Si les décharges municipales pouvaient parler, elles nous conteraient d'innombrables histoires d'objets, de coutumes, de raretés qu'elles ont englouties à jamais avec la profonde ignorance de leur propriétaire.

Rabots de luthier

Heureusement parfois,  une bonne étoile guide nos pas au bon endroit, au bon moment et c'est toujours un instant de bonheur pour le collectionneur de sauver un objet et de le remettre en valeur.

 

Parler d'outils, c'est parler de métiers, parler de métiers c'est parler des hommes qui les exercent. On ne peut pas dissocier l'homme de la création qu'il exécute avec l'outil, prolongement de la main qui l'anime. La main est à l'outil ce que la vie est au corps, elle s'agite avec adresse et précision souvent rapide, l'homme de métier va transformer la matière qui deviendra l'ustensile.

 

A l'origine, tous les hommes sont des manuels et ils inventent peu à peu des outils pour chaque tâche. Les métiers vont naître, chacun sa matière, chacun son domaine. Les corporations apparaissent, chaque village avait un menuisier, un maréchal-ferrant,

un forgeron. De la pierre l'homme tire les premiers outils. Ce n'est que bien plus tard que le feu avec le métal apportera la diversité des ustensiles.

Précieux sont les outils bien adaptés suivant les tâches : défoncer (l'eïssado-béchard), bêcher (le lichet, luchet), ratisser, couper (la voulame) et bien d'autres suivant la récoltes à traiter : olivier, vigne, seigle…

Voulame

Luchet à cornes à deux dents

Revenons quelques siècles en arrière dans nos villages. Autour de ce monde paysan pauvre mais heureux de vivre, par delà ces belles restanques, véritables garde-manger, qui assure laborieusement le quotidien.

Pique-cul

Sur les versants de nos collines s'illuminent toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Nos peintres provençaux nous permettent de revivre ces émotions que le soleil décuple d'intensité.

Dès la porte du village passée, notre première surprise est olfactive :

la corne brûlée des chevaux chez le Maréchal-ferrant, les essences de bois que rabote le Tonnelier, le Charron, le Menuisier, les émanations de raisin du pressoir et de l'alcool des caves à vins.

Les animaux sont là, les chevaux et les ânes, véritables signes de richesse, solidement harnachés par le Bourrelier et bien équipés par le Sellier. 

Le Maréchal-ferrant - Tableau de Francis Eula

Extrait de l'ouvrage "Vivre et peindre en Provence"

Plus loin on fabrique les bougies et les cierges (Cirier) mais aussi le savon à l'odeur de soude. Le pressoir à huile attire aussi nos papilles "la première pression à froid" commence à ruisseler au travers des Escourtins.

 

Le Bouchonnier manipule de grande plaque de liège et l'odeur de tanin nous entoure. Le four banal, lieu de rassemblement, sent bon le pain et fait saliver.

bottom of page