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Les métiers disparus ou en voie de disparition de nos ancêtres (Suite)

Conférence du 14 mai 2013 

À Cassis -  Femmes fabricant les "scoutins" ou "escourtins"

(carte postale ancienne) Image Wikimédia Commons - La médiathèque libre

Tous les métiers ont leur odeur dégagée de la matière transformée, et nos souvenirs d'enfance en sont imprégnés. Comment ne pas se rappeler, lorsque nous passons devant la boutique du "Pégot" (cordonnier) la forte odeur dégagée par la poix qu'il faisait chauffer.

 

L'odeur est indissociable du métier et de la matière qui se transforme, comme est indissociable la sueur, trait d'union de tous ces laborieux, désagréable témoin des efforts usant prématurément des générations d'hommes et de femmes parfois dès l'enfance.

 

Cette visite du village peut aussi être guidée par les bruits qui nous parviennent des échoppes.

Le Forgeron est sûrement le plus caractéristique. Il fait beaucoup de frappes avec son marteau sur l'enclume, son geste précis et calculé donne un tintement harmonieux auquel on finit par s'habituer. Chez son compère le Maréchal-ferrant, ce sont presque les mêmes vibrations. Ils exercent sur la population un attrait magique. La forge c'est un lieu privilégié où le village se rencontre. Souvent l'homme a une forte personnalité, il représente la force et l'imagination. C'est aussi le seul endroit où il fait chaud toute la journée l'hiver et à l'ombre l'été, enfin sa pratique universelle fait que tout le monde vient recourir à ses services : ferrage des chevaux, ânes, bovins qu'il soigne, en effet le vétérinaire n'exercera qu'en début du XIXème siècle. Il façonne les outils des autres artisans et il les répare. Mais aussi il forge les outils de la vie courante.

 

En ce lieu que tout le village fréquente s'échangent les  nouvelles informations et chacun donne son opinion sur les évènements. Ce n'est pas un hasard si lors des premières élections du XIXème siècle se furent les Maréchaux-ferrants qui furent très souvent élus Maires de leur village. De plus, ils ont un privilège, la permission par le roi de travailler la nuit, il faut bien que les diligences repartent au petit matin.

Guillotine à crin pour brossier

Poudaïdouiro

Serpe provençale

Ecoutons encore quelques bruits, ainsi celui du fer  du rabot (varlope) qui fait vomir de long copeaux;  du Dinandier qui martèle fer blanc et cuivre à longueur de journée;  du métier à tisser et sa navette dont le va-et-vient incessant allonge la toile et bien d'autres bruits que je vous laisse imaginer.

 

Regardons autour de nous ces beaux bâtiments recouverts de tuiles, de pierres, parfois d'ardoises et plus avant de chaumes ou de bardeaux soutenus par de majestueuses charpentes.

 

C'est l'œuvre du maître-charpentier véritable architecte, dessinateur traceur, choisissant l'arbre le mieux adapté. Ces bâtisseurs avaient du génie et grâce à eux, notre patrimoine édifié a résisté au temps. Equerres, compas, hache à blanchir, bisaiguë pour les mortaises, bédanes, sont l'essentiel de sa caisse à outils. Il connaît seul les signes d'assemblages qu'il trace à la "rainette" avec grande précision.

Bisaiguë de charpentier

Rainette

La transmission de ce savoir-faire a permis de progresser jusqu'au XXème siècle. En quelques décennies les métiers se transforment. Le Maréchal-ferrant devient mécanicien agricole, le forgeron quincailler etc…

 

Le monde bouge, des millions de manuels sont devenus machines, d'abord mécaniques puis électroniques, nous sommes dans

le monde de la "ique" domotique, robotique, informatique… L'homme a vaincu la matière, dominé la machine mais de plus en plus

celle-ci s'approprie "l'intelligence".

 

La mémoire, la force, la rapidité. Nos corps se transforment, d'acteurs nous devenons spectateurs, bientôt simples "voyeurs". Inutile de lutter à contre courant, acceptons l'extraordinaire révolution  que nous vivons, souhaitons qu'elle profite à l'ensemble de l'humanité. C'est en maîtrisant avec courage et détermination le progrès et en le faisant partager au plus grand nombre que l'homme restera maître de son denenir.

 

C'est grâce aux hommes et aux femmes de métier qui jour après jour, depuis des millénaires, ont fait preuve d'une constante créativité que nous vivons dans les conditions de bien être qu'ils ne pouvaient imaginer.

 

Gardons-leur un profond respect.

 

 

 

Jean-Louis PRAT

Le saviez-vous ? !

 

 

L'AFANAIRE était un homme de peine

L'AIMETIER fabriquait des hameçons

L'ARRICANDIER était un manœuvre dans les carrières

Le BLADIER était un marchand de blé

Le BOQUILLON était un bûcheron

Le CALAMIER était un fabricant de plumes pour écrire

Le CHIRURGIEN était un barbier pratiquant la saignée

Une COUCHEUSE était une dentelière

Conférences et expositions.

Pour contacter Jean-Louis PRAT :

Courriel : jjlprat@aol.com 

Tél : 04-42-71-79-57

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