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« Le Val d’Enfer » 1943

Un film de Maurice Tourneur

Scénario et dialogues : Carlo Rim

 

Avec

Ginette Leclerc, Gabriel Gabrio, Edouard Delmont,  Gabrielle Fontan.

 

 

Noël Bienvenu (Gabriel Gabrio), patron d'une carrière, est veuf et vit avec ses parents

(les remarquables Edouard Delmont et Gabrielle Fontan). Son fils Bastien, qu'il méprise, a été condamné à six mois de prison pour vol. Noël va voir un ami mourant, Romieux, qui lui demande de s'occuper de sa fille Marthe (Ginette Leclerc), installée à Marseille.

 

Noël s'y rend et découvre que Marthe est sans ressources (son amant Gaston étant un truand incarcéré) : il lui propose alors de venir vivre chez lui et bientôt, l'épouse.

 

Eprise de modernité et boudant le décor vétuste de la maison, elle parvient à en remplacer le mobilier puis à exclure les vieux parents relégués dans un hospice.

 

Dédaignant son époux qu’elle manipule et éprise d’un jeune et beau marinier qui la rend enceinte, l’enjôleuse, surprise par un ouvrier, amoureux jaloux et timide mais fidèle à son patron, va subir sa punition : elle est engloutie dans une explosion de la carrière.

 

Passé le deuil nécessaire, Noël se réconcilie avec son fils réhabilité par la prison, fait revenir ses parents et leurs meubles, retrouve enfin en famille et dans le travail avec ses ouvriers la joie de vivre.

 

 

Mise en garde contre la « femme fatale », exaltation du lien familial, de la tradition et du travail, toute une idéologie d’époque est à l’œuvre dans ce film produit par la Continental-Films.

 

Restent de ce mélodrame vichyssois une séquence émouvante (l’accueil du fils prodigue), un témoignage sur les mœurs traditionnelles

(la mère de Noël réduite au silence et servant à table sans s’y asseoir), une opposition en Noir et Blanc entre le monde du vice urbain et la salubrité du travail, l’accord enfin entre le rude visage et le tempérament rugueux et naïf de Noël et le décor âpre des carrières.

 

Celles-ci ouvrent le film : ses premiers plans, fort réalistes mais soigneusement cadrés pour les rendre insituables, présentent tout le processus de l’exploitation depuis le dynamitage des falaises, en passant par le transport en wagonnet des pierres, jusqu’à leur déversement dans les trémies. Témoignage unique sur l’histoire du lieu, ils ont été tournés dans la carrière Solvay de Port-Miou.

Vers 1900 - La carrière  de la Cacaou à Cassis  

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Un des exploits du film consiste, par l’art du montage, à unifier ces vues avec celles d’une carrière de craie au bord de l’eau près de Chalon-sur-Saône où est censé se dérouler le drame et où a été tournée la quasi totalité d’un film qui mêle en son sein acteurs provençaux et nationaux.

 

« Val d’enfer », ce lieu défiguré de Cassis devient dans le film à la fois l’instrument de la fatalité et de la rédemption.

 

Pierre MURAT.

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