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LES DEUX MAIRIES SUCCESSIVES

L’HÔTEL MARTIN SAUVEUR

Ancien hôtel de ville

Située au 4, rue Séverin Icard, anciennement rue de la Commune. 

 

Cette demeure appartient à l’ensemble des maisons bourgeoises édifiées au 17ème siècle dans ce qui constituait le «quartier Mazarin» de Cassis, compris entre la «Grand-Rue » (av. Victor Hugo) et la « Chapelle des Pénitents noirs » (à l’emplacement de l’église actuelle).

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C’étaient essentiellement des maisons d’armateurs ou de négociants.

Désirant quitter la maison commune de la place Cendrillon qui menaçait ruine, la commune a acheté au sieur Martin Sauveur le 1er étage de l’immeuble en 1739. Le rez-de-chaussée à usage de magasin n’a été intégré au domaine communal qu’en 1808 aux termes d’un échange. L’immeuble a abrité l’Hôtel de Ville durant deux siècles jusqu’en 1939, date de l’achat de l’Hôtel de Moustier où il se situe maintenant.

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Saurel précise que la grande salle de délibérations était « ornée depuis 1823 du buste de l’abbé Barthélémy et d’une inscription en marbre donnée par la préfecture ».

Surmontée de l’écusson représentant les armoiries de Cassis, la porte à deux vantaux, en noyer, a pu être reconstruite après la disparition du magasin.

Emile Trinquier, premier conservateur, y créa en 1910, le premier musée pour abriter le don de 47 toiles de la collection personnelle de Marius GUINDON (peintre et sculpteur, 1834-1918). Par la suite, les locaux du rez-de-chaussée ont été affectés à l’administration communale tandis que les Amis de l’Instruction laïque s’établissaient au premier étage, le second étant réservé à des appartements de fonction.

Elle est actuellement le siège de la MEVA, Maison de l’Europe et de la Vie Associative.

A l’intérieur, « l’escalier de vanité » dont subsistent quelques barreaux d’origine est animé par des niches en cul-de-poule décorées à la coquille qui abritent quatre statues d’inspiration florentine : les trois vertus théologales, La Foi, L’Espérance et La Charité, auxquelles s’ajoute La Force.

L’ANCIEN HÔTEL DE GARNIER

Ancien consul de Marseille, Désiré de Moustiers acquit dans les premières années du XVIIème le bel hôtel que l’on appelait « La Grande-Maison ». Entouré de murailles, il comprenait deux jardins qui donnaient sur la place « Notre-Dame de la Mer », l’actuelle Place Baragnon. Propriété pendant deux ans de Louis de la Malvillière, il est acheté en 1714 par Pierre de Garnier.[Ou, selon l’abbé Timon-David dans sa « Notice sur la famille de Moustier » (1871), « par Mme de Garnier. Mlle de Garnier la porta dans la famille de Fontblanche et celle-ci dans la famille de Villepéis »]

 

Celui-ci, un bourgeois cassiden qui avait enrichi le commerce du corail, était titulaire d’une charge de

« Secrétaire du Roi au Parlement » et fut à deux reprises consul de la commune, en 1733 et 1742.

Son portrait figure encore au-dessus de la cheminée du salon d’honneur qui, au premier étage, sert aux mariages.

 

Son fils, François-Xavier de Garnier, consul cinq fois entre 1753 et 1774, élu maire le 1er janvier 1773, modéré et donc accusé d’incivisme, est condamné à mort et exécuté à Marseille à l’âge de 45 ans le 6 janvier 1794 avec quatre conseillers municipaux. Vendu sans doute fictivement comme bien national à un certain Jean-Joseph Mauranchon, l’hôtel revient en 1815 à Louis César, marquis de Fontblanche, époux de la fille du guillotiné, et passe ensuite dans les familles Villepeys et de Chanterac.

Pierre de Ganier sous les armes de sa famille

François-Xavier de Garnier, en 1789

LA MAIRIE DE NOS JOURS 

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En 1938, Le maire Augustin Isnard achète la propriété et son parc pour y établir le nouvel Hôtel de Ville. L’installation, différée par la guerre et nécessitant nombre de travaux pour aménager les locaux, se fit progressivement à partir de 1945.

 

 

 

Lors de la restauration de 1985, on retrouva les traces de l’édifice originel.

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Cette année-là, le maire Gilbert Rastoin fait figurer l’édifice à l’inventaire des Monuments historiques.

Ainsi du hall d’entrée avec l’escalier à rampe et à balustres où sont conservées les restes de colonnes

antiques trouvées à l’Arène et du Salon d’honneur avec son plafond à caissons et sa cheminée « Renaissance ».

Mais aussi la chapelle attenante au bureau du maire qui date de 1649 avec son plafond décoré et le crucifix sur la pierre d’autel

Et enfin les façades aux fenêtres Louis XIII, les toitures et la cour caladée.

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De 1985 à 88, pour adapter le bâtiment à ses nouvelles fonctions, l’architecte Louis Dallest l’a restauré, notamment en résolvant le problème des termites qui en menaçaient planchers et charpentes.

 

D’ultimes travaux de restauration ont mis au jour en 1998 des vestiges médiévaux désormais visibles sous la dalle de verre dans la salle du rez-de-chaussée. Fonctionnalité, réhabilitation et découvertes se sont ainsi alliées.

                     

                                                                                                                       Pierre MURAT

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Remerciements à Gérard Gaudin pour sa documentation sur l’histoire de la Mairie actuelle, reprise par le site de la municipalité d’où proviennent les images en couleurs. Celles en Noir et Blanc sont issues de l’ouvrage  « Cassis, hier et aujourd’hui »  sous l’égide de Pierre Guiral.

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