Le Pèlerinage du vœu
Dimanche 2 juillet - 4 heures du matin.
Le réveil sonne. J’ouvre un œil, je le referme.
Virgule mon petit chat pose délicatement une patte sur mon nez. Après l’avoir ignoré, il se fait de plus en plus insistant, les cloches de l’église sonnent à la volée.
J’y vais ? J’y vais pas ? Est-ce que je reprends mon sommeil ?
La patte de Virgule se pose fermement sur ma figure...
Péniblement je sors du lit.
Depuis toujours, chaque année aux aurores ce dimanche de juillet, j’entendais de mon lit les chants de cette longue file de pèlerins qui passait sous mes fenêtres. C’est le Pèlerinage du Vœu qui perdure depuis l’an 1720 jusqu’à nos jours.
Cette année, j’ai décidé de m’y rendre, le plus dur étant de sortir du lit ce que je parvins à faire (merci Virgule).
5 heures... Il fait encore nuit, je rejoins les pèlerins réunis sur le parvis de l’église avec les pères Michel et Bernard.
Après quelques explications pour les petits nouveaux dont je fais partie, la procession démarre dans la nuit depuis la place de l’église Saint-Michel et se déroule comme un long ruban à travers les rues de Cassis. Quelques têtes ensommeillées apparaissent aux fenêtres. Les deux prêtres en tête entonnent un chant repris par les pèlerins. Ils sont suivis d’un brancard fleuri, sur lequel trône la statue de la Vierge-Marie sur son socle orné de roses blanches, porté traditionnellement par quatre femmes.
Le cortège parcourt donc les rues jusqu’au port qu'il longe en direction du "Bestouan", le chemin sera rythmé par l’égrenage d’un chapelet entrecoupé de chants.
Nous faisons une halte sur le parking du "Bestouan", lieu de sépulture des victimes de la peste qui sévit en 1649. Le père Bernard leur rend hommage avant une prière.
L’arrêt permet le relais des quatre porteuses par quatre autres bénévoles.
Le pèlerinage reprend à travers la pinède dans le petit matin rempli d’odeurs de colline et de chants d’oiseaux qui s’éveillent, sans parler des vues magnifiques que nous offre Cassis au petit matin.
A l’arrivée à la chapelle de Notre-Dame du bon voyage appelée aussi Notre-Dame de santé le pèlerinage s’achèvera par une messe célébrée en plein air dans une atmosphère pieuse et sereine.
Les pères Bernard et Michel nous invitent alors à prendre un petit déjeuner sur la plate-forme de la "Presqu’île" agrémenté de viennoiseries offertes par les boulangers de Cassis, ce qui fût fort apprécié par les pèlerins.
Avant la dispersion de l’assistance, le père Bernard nous convie pour le soir à la traditionnelle soupe au pistou de la paroisse.
Les pèlerins se dispersent, retournant à pied sur Cassis. Quelques uns d’entre nous, dont je fais partie ont eu le privilège de raccompagner la Vierge à Cassis par la mer sur deux barques de pêche joliment décorées de fleurs et de petit fanions multicolores.
Nos deux barques sortent de la calanque de Port-Miou et prennent la mer. La barque de la vierge et du père Michel en tête. La traversée jusqu’au port de Cassis s’effectue sous un soleil déjà bien chaud, soutenue par de fortes rafales de Mistral.
Nous accostons enfin devant la Prud’homie de pêche accueillis par le groupe folklorique « Calendal » qui accompagnera, en présence des Prud’hommes et de
Madame le Maire, la procession qui remontera du port jusqu’à l’église.
Cette fois, ce seront des hommes qui porteront le brancard supportant la statue de Marie jusque dans l’église où, après quelques joyeuses danses folkloriques sur la place, sera célébrée la messe dominicale.
La Vierge-Marie entre dans l’église suivie peu après du Maire, des Prud’hommes et gens de mer dont les représentants de la SNSM, du groupe folklorique et enfin du prêtre précédé de son enfant de chœur.
Après un hommage aux gens de mer, la messe dominicale est célébrée devant les paroissiens.
Je suis ravie de mon expérience...